Interview de Michel Vandenberghe de LENR-Cities...Ca avance! Vers un écosystème LENR Européen?

    • Official Post

    Michel Vandenberghe est l’un de deux fondateurs de LENR-Cities (Projet Global, Projet Suisse), un projet débuté en mars 2012. Depuis un an, peu d’informations sur le projet ont été diffusées sur le Net. Pourtant dans la communauté LENR, le projet fait parler de lui. J’ai interrogé Michel Vandenberghe pour en savoir plus, ce 22 février 2014. (Nb: English translation there)


    Bonjour Michel,


    Hello Alain 


    Nous avons eu peu d’informations sur votre projet depuis mai dernier.


    Beaucoup de travail. Il est encore un peu tôt pour en parler mais nous le ferons en mai prochain si nous tenons notre calendrier.


    Où en êtes-vous ?

    Nous travaillons activement à la mise en réseau de capacités scientifiques, industrielles et financières pour accélérer le développement de LENR. Il nous faut convaincre les acteurs disposant d’une des clés du marché LENR de rejoindre cet écosystème. Après un an de travail, nous avons une bonne définition du problème et établi les relations nécessaires.
    Reste à amorcer la catalyse ;) .


    Etes-vous prêts ?


    Je ne parlerais pas de la manière dont nous avons opérationnalisé notre projet, beaucoup de choses en cours.


    Pourquoi un écosystème ?


    Par nature, LENR aura un impact global. Il est donc évident que tout projet entre en intersection avec des intérêts et enjeux multiples, qu’il soit conduit par une startup ou une corporation. Chaque acteur suit ses objectifs propres, souvent sans mesurer que les externalités(note1) négatives, effectives ou potentielles, de son action créent les conditions de son échec. C’est un point clé.


    Compte tenu de l’impact transformationnel de LENR et la nécessité qu’auront toutes les industries de s’intégrer dans la future industrie LENR, l’exercice exige une démarche unique.


    Nous travaillons à construire une organisation où chaque projet, autonome avec des objectifs propres, concoure à la réalisation du projet global, autrement dit que chaque projet ait des externalités positives renforçant l’intérêt de chacun à porter le projet global. C’est ce que nous appelons un ‘écosystème’.


    Notre projet n’est que l’un de ces projets de cet écosystème. Par nature, il n’est en compétition avec aucun autre. Nous réutilisons ici pour partie l’expérience acquise au cours d’un projet précédent.



    Votre projet est donc de développer un écosystème ?


    Non. LENR-Cities a pour objectif de répondre aux besoins propres à l’écosystème au fur et à mesure de son développement. Développer l’écosystème est donc une condition pour développer son activité propre.


    Votre projet semble centré sur Neuchâtel en Suisse, Les acteurs dont vous parlez sont-ils essentiellement Suisses ?

    Non. La Suisse présente les meilleures conditions de notre point de vue pour développer un pole d’ingénierie LENR, notre objectif à terme. Pour ce qui concerne le canton de Neuchâtel, les acteurs locaux disposent d’un large spectre des compétences scientifiques et industrielles nécessaires. Suivant cette même logique d’écosystème, nous pensons que le canton et ses voisins pourraient développer et industrialiser des composants clés du futur outil de production de l’industrie LENR.


    La description de votre projet semble très différent des approches industrielles classiques. Quelle est votre conception d’un écosystème ?

    Dans un écosystème, la valeur d’une transaction tient compte de la diminution du risque pour chaque acteur.


    C’est en quelque sorte une sorte de compensation multipartite où l’on intègre les externalités potentielles d’une transaction pour définir sa valeur. Nous en avons aujourd’hui une approche artisanale mais il fait partie de l’objectif du projet de mobiliser des compétences pour en avoir une approche systématique.


    Dans la pratique et à cette phase, nous avons conçu la structure globale du projet pour pouvoir diminuer le risque de chaque acteur. Il s’agit initialement de prendre en compte les risques de marché.


    Pratiquement, cela signifie-t'il que même propriétaire de mes « inventions » il faut penser à l'intérêt de tous pour mesurer mon intérêt final ?


    Le fait d’appartenir à un écosystème ne change en rien les règles et contraintes du marché. Ce que vous offre l’écosystème vous permet d’estimer votre intérêt.


    Comment s'organise la « compensation » ?


    Il n’y a pas à proprement parler de ‘système de compensation’ initialement, juste quelques règles simples que chacun peut intégrer dans ses processus de prise de décision.
    Pour le moyen terme, Nous travaillons aussi avec une équipe qui a le projet de développer un tel système.


    Quel est votre approche ?


    Nous travaillons sur les étapes qui suivront la finalisation d’un prototype et avec les équipes qui vont réaliser ce prototype, une nécessité pour élaborer un business plan, le tout avec la capacité de déplier le tout pour en faire un projet avec un début et une fin 


    Concrètement à quoi ressemblerait un prototype ? Ce serait une organisation, pas un réacteur ?

    Les 2.


    Coté organisation, LENR-Cities et Kresenn sont les 2 premières entreprises de l’écosystème. Kresenn est en charge du « Reference Lab’ au sein de l’écosystème.


    Vous développez vos partenariats. Début 2013 Kresenn a rejoint votre initiative, tout comme LENR-Invest. Qu’en est-il et y-a-t'il d'autres partenaires à ce jour ?


    Nous sommes en discussion avec de nombreux acteurs. Il nous faut mettre en place le réseau minimal qui pourra à son tour déclencher un effet de réseau sur le marché. Nous devons rassembler plusieurs acteurs clés, industriels, scientifiques et investisseurs.


    Concernant LENR-Invest, c’est un des alliés avec lequel nous avons appris en prototypant un écosystème.


    L'actualité a été assez chargée coté LENR ces derniers mois. On sent une fébrilité du coté de divers acteurs, surtout coté américain. Comment voyez-vous les mois qui viennent, coté européen notamment ?

    Tout progrès dans le champ LENR génère de la fébrilité…


    LENR permettra de faire face aux challenges critiques que sont l’énergie et l’eau. Il ne s’agit pas d’angélisme mais de lucidité.


    Les acteurs européens doivent se mobiliser. Et j’espère qu’ils vont le faire dans les prochains mois à venir. Nous en faisons partie.


    Comment voyez-vous la transition LENR ? Comment pensez vous que les entreprises vont s'adapter à cette énergie ?

    Que les entreprises puissent d’adapter est une question centrale et à mon sens, l’un des premiers freins au développement de LENR. La transition doit être massive et chaque industrie, chaque acteur conduire sa propre transition. Il faut trouver une réponse sur ce point ; Une innovation aussi importante que LENR lui-même. Le développement de l’Internet démontre que cela peut être fait.


    Avez vous un message à transmettre aux entrepreneurs, aux industriels, voir aux politiques...

    LENR est un domaine interdisciplinaire, y compris nucléaire. La plupart des pièces pour casser le code LENR existent. Il faut les rassembler, c’est juste une évidence.


    Aux sceptiques ?


    Les nanotechnologies démontrent qu’en organisant la matière à cette échelle, on obtient des propriétés nouvelles, différentes de celles du matériau de base. Ceci est aussi vrai dans le domaine de l’énergie.


    LENR n’est pas sans dangers mais ils ne sont rien comparés à ceux qui nous font face.


    Merci et rendez-vous en Mai. 8o


    Merci :)
    A bientôt.


    Note1 : "externalités": un effet externe en procurant à autrui, sans contrepartie monétaire, un avantage ou un dommage.

    • Official Post

    Pour avancer sur le sujet je suis tombé sur cet article qui à ce que je comprend ressemble à l'esprit d'écosystème, ou plutot en est la base.


    http://www.contrepoints.org/20…eneuriat-le-patchwork-fou


    la conclusion me semble bien correspondre à l'esprit de ce projet. A vérifier après des intéressés.


    Quote

    La démarche entrepreneuriale consiste donc non pas à résoudre un puzzle conçu par d’autres, mais à assembler un patchwork avec des parties prenantes qui se sélectionnent elles-mêmes, sans que l’on puisse dire à l’avance avec qui le patchwork sera crée, et donc quelles pièces seront apportées, ni quelle forme le patchwork prendra. Le patchwork est « fou » au sens où il n’y a pas de logique explicite (ou objective) à son développement, mais seulement une logique sociale (subjective) de parties prenantes qui s’engagent à participer à son développement en apportant leurs pièces et en les cousant. Dès lors, la qualité principale d’un entrepreneur devient sa capacité à susciter l’engagement d’un nombre croissant de parties prenantes dans son projet.


    Un écosystème comme LENR-Cities serait donc une sorte d'environnement qui "suscite" son propre développement dans un but commun que les parties prenantes partagent. Un être vivant, social, doué d'un libre arbitre, pas une machine ni une armée.


    Cela me fait raisonner un échange fructueux avec un expert en histoire et stratégies militaires, rodé aux stratégies managériale (car les stratégies militaires sont une des sources essentielles d'innovation managériale). Il m'avait expliqué que pas mal de réussites militaires, loin d'être basée sur des courages exceptionnels, du matériel supérieur, ou une hiérarchie respectées, étaien basée sur la désobéissance éclairée d'unités militaires gérée selon un management "par intention".


    Ce management est a l'opposé du management par objectif. Ici on partage avec des unités d'action extrèmement compétentes en tactique et en stratégie, les enjeux généraux de la guerre, de la bataille, de la paix à venir même. On échange et on définit un but d'opération initial partagé par l'unité, qui lance l'opération. et après, c'est l'unité qui décide, et adapte sa stratégie, change d'objectif, réorganise l'opération, selon ce qu'elle observe et analyse de sa situation et de ce qu'elle échange .


    Cette liberté, éclairée par une haute compétence, contrainte non par une obéissance mais par un partage de valeurs et d'intention générale, soutenue par une confiance de la hiérarchie et un partage des informations stratégiques, est le secret de bonnes prises de décisions.


    Cette stratégie a été a l'origine de quelques succès clés de la Blitzkrieg, de la guerre du Kipour, mais c'est simplement la base du modèle micro-entrepreneurial, et peut être de l'écosystème :huh: ... Des enjeux partagés, des décisions indépendentes et synchrone , non pas comme soumis à un chef, mais suivant la même musique, le même désir de proposer une expérience au public.


    ca doit pas être simple d'éviter la débandade ou le manque de confiance, mais comme dans les stratégies militaires il doit y avoir des clés organisationelles... bien loin de la simple obéissance hiérarchique ou du contrat commercial.

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