Durant le mois de Juin, Michel Vandenberghe et moi avons échangé longuement, de façon informelle et nous avons convenu de formaliser ces échanges sous forme d'une interview, virtuelle, mais fondée sur mes interrogations réelles à propos de LENR-Cities, de l'écosystème qu'elle doit organiser, dans le but de développer les LENR.
Entre temps, comme prévu, LENR-Cities a été créée en Suisse à Neuchâtel, signe que les choses sérieuses commencent. Voici donc ce dialogue fictif, accompagné d'une petite introduction, et des ressources compémentaires qui nous ont parues utiles. Le texte, fruit de nos échanges, est sous licence creative Common.
Michel Vandenberghe, un des
fondateurs de LENR-Cities répond à nos questions.
L'équipe LENR-Forum suit ce projet depuis 2012.
Contexte
Alain Coetmeur.
La fusion froide, alias LENR (Low Energy Nuclear Reactions) connaît
de nouveaux développements avec des signes croissants de
soutien de l'industrie, des agences gouvernementales et diverses
initiatives entrepreneuriales.
LENR-Cities est l'une
des initiatives des plus atypiques, dans la mesure où elle ne
propose pas un réacteur, ni même un laboratoire, mais
de développer un écosystème pour porter le
projet LENR.
Michel Vandenberghe et
Didier Pelluet ont lancé en 2012 LENR-Cities, rejoint par
Georges de M. en 2013, puis par une petite équipe.
Michel et moi-même
nous sommes rencontrés sur le réseau social Viadeo,
suite à un article de la NASA, posté par Alain Samoun
sur son forum « des villes plus intelligentes ».
L'équipe de LENR-Forum a depuis eu des contacts informels
mais suivis avec LENR-Cities, avec le désir partagé de
favoriser l'adoption de cette technologie.
Michel a déjà
été interviewé sur LENR-Forum et présenté
le concept d'écosystème, mais il est clair que ce
concept ne rentre pas dans les schémas traditionnelles. Le
concept mérite encore d'être expliqué, ainsi que
l'avancement du projet.
La communauté des
« activistes » LENR, qui souhaite que les
LENR se développent rapidement, attend des réacteurs,
vendus en grande surface, ou au moins une électricité
LENR, en attendant des voitures animées par LENR, et bien sûr
la fameuse « théière LENR ».>
Nous avons la conviction
que LENR est l'une des innovations majeures qui va changer le
monde, que cela ne se fait pas sans opposition dans la sphère
académique, comme dans la sphère économique.
En quoi LENR-Cities change
la donne, Comment le projet avance ? Ce seront les questions
clés de cette synthèse de plusieurs échanges.
La synthèse de
nos discussions.
Alain.
Bonjour
Michel
Michel.
Bonjour
Alain.
A. Vous
avez retardé notre rendez-vous de mai à début
juillet et nous y voilà. Aujourd'hui, j'espère
tout savoir du projet LENR-Cities
M. J'y
mettrais l'énergie
1. Quel est votre
proposition ?
A. Que
propose LENR-Cities?
M. Concrètement,
LENR-Cities propose de regrouper sous un même projet des
scientifiques, des industriels et des investisseurs pour relever le
défi de l'énergie. Nous concevons ce projet et
l'organisation de marché pour le réaliser. La
finalité est de créer de nouveaux marchés dans
le domaine de l'énergie.
A.
Quel type d'organisation de marché ?
M.
Un écosystème. Nous articulons les capacités
entre
participants
sous forme d'offres gagnant-gagnant et les composons sous la
forme d'une offre globale destinée aux partenaires et
aux clients de l'écosystème.
A.
Pouvez-vous définir le terme « écosystème » ?
M. Le
plus
simplement,
disons un groupe d'acteurs dont l'association crée
un environnement adapté à leur développement,
autrement dit au développement de leurs activités.
A. Cela
va au delà des idées de réseau, de
collaboration ou de coopération.
M.
Oui, nous travaillons et expérimentons ce modèle de
développement depuis des années et nous en avons une
approche concrète.
A.
L'écosystème est un moyen ?
M.
Oui, l'objectif est de développer une offre
technologique LENR et de mutualiser des capacités
d'industrialisation pour en multiplier les applications. La
finalité de l'écosystème est d'assurer
le développement des activités de chaque participant,
y compris celles de LENR-Cities, le tout formant le cœur
d'une industrie LENR. Il faut garder à l'esprit
que développer un écosystème est aussi une
activité à part entière.
A.
LENR-Cities a une expertise particulière dans le
développement d'écosystème ?
M.
Oui, notre équipe travaille sur ce besoin depuis des années.
Nous en avons une solide expérience avec l'objectif de
réduire les risques pour chaque acteur, tout en augmentant la
valeur des offres de chacun. Nous avons participé à
nombre de projets à caractère disruptif et cet
objectif y est central.
A. Votre
métier serait donc de développer un écosystème
pour LENR.
M. Oui,
à condition de bien en comprendre le sens. Créer et
développer un écosystème pour LENR revient à
créer un marché, son noyau, pour les acteurs ayant
l'ambition de développer une industrie LENR. Pour cela
nous concevons, développons et commercialisons des outils et
produits pour aligner les intérêts de l'ensemble
des acteurs dans un réseau de projets.
A.
Vous voudriez devenir une sorte d'opérateur de marché
d'un nouveau genre ?
M.
En quelque sorte, pour y mettre un nom nous parlons de « Venture
Industry ».
A.
Vous utilisez le terme LENR de manière générique.
M.
Nous utilisons le terme LENR pour désigner un ensemble
d'applications d'une nouvelle ingénierie de la
matière, développée en extension des
nanotechnologies et de la science des matériaux, et appliquée
à l'énergie, la transmutation, la
supraconductivité, la production d'hydrogène ou
la production directe d'électricité. Cette
liste n'est pas exhaustive. Les applications de cette
technologie sont multiples et les marchés sont immenses dans
tous les secteurs d'activités..
A.
Pourquoi le nom LENR-Cities ?
M.
Une ville est un écosystème et notre projet de créer
un point de fusion pour lui apporter de l'énergie
A.
Je pense avoir compris votre projet.
M.
Formellement, voici ce que vous lirez dans les statuts de notre
société.
La société
conçoit, développe et commercialise - des outils et
produits - destinés au développement économique
et commercial - d'un écosystème d'activités
scientifiques, d'ingénierie financière et
industrielle. Et sa mission : Cet écosystème
concourt au développement d'une industrie tirant parti
de la science des matériaux et de la matière, et de
ses applications au domaine de l'énergie.
A.
Qu'offre l'écosystème aux participants ?
M.
Aux industriels de participer et bénéficier des
réalisations de l'écosystème pour
intégrer leurs offres dans une industrie LENR, aux financiers
de tirer parti d'un nouveau modèle de financement de
l'innovation et de la recherche, aux scientifiques de
développer LENR et la technologie dans le contexte de leurs
projets propres, le tout en réduisant le risque pour
l'ensemble des participants. L'offre de l'écosystème
est distincte des offres propres des participants. LENR-Cities porte
l'offre de l'écosystème.
A.
Qu'offre l'écosystème à ses clients
?
M. De
développer leurs activités dans l'industrie
LENR : Aux industriels, de créer un nouveau marché
dans leur secteur d'activités, aux investisseurs
d'investir sur de nouveaux marchés, et aux
scientifiques, d'être associés à
l'écosystème dans les développements des
projets avec les deux premiers.
A.
Une proposition qui nécessite de faire co-évoluer un
jeu d'offres sur le marché.
M.
C'est bien pour cela qu'elle n'est portée
que par un écosystème initial d'innovateurs et
organisée comme un réseau de projets.
A.
Assurer la continuité dans une phase d'innovation de
rupture en quelque sorte ?
M.
Oui, toute innovation de rupture est un challenge pour chaque
entreprise et nous sommes à un moment où le flot de
disruptions touche tous les secteurs,
A. Quel
votre proposition ?
M.
Notre proposition de valeur est bien de permettre aux entreprises de
tirer partie de leurs positions compétitives dans une phase
où le jeu de la compétition est bousculé.
2. Quel est votre
différentiation ?
A.
L'écosystème ?
M. Oui,
par construction, nous ne sommes en compétition avec aucun
des acteurs du marché LENR. Nous sommes complémentaires
à chaque acteur en place. Tout acteur a le besoin de
développer son écosystème. Notre offre répond
à ce besoin. Nous nous différencions par notre
expertise en matière d'écosystème. C'est
pour cette raison que certains acteurs peuvent être nos
partenaires et d'autres nos clients. Nos partenaires sont ceux
avec lesquels LENR-Cities peut développer un écosystème
ouvert pour naturellement étendre le marché LENR, et
donc l'activité de l'écosystème
lui-même. Il s'agit de créer de nouvelles
industries à long terme.
A. Cet
écosystème est donc ouvert à tous ?
M.
L'écosystème donne accès à LENR à
tous les acteurs pour qu'ils intègrent l'industrie
LENR, l'écosystème en étant le noyau
initial. Une entreprise peut choisir d'être un
partenaire dans l'écosystème si elle est
capable de répondre à nos offres gagnant-gagnant,
autrement elle en est un client. Le partenaire, industriel ou
investisseur doit investir dans l'écosystème, le
client sur les marchés développés par
l'écosystème. Notez que tout client peut bien
sûr traiter directement avec un acteur de l'écosystème
mais bien entendu, uniquement sur ses offres propres.
A.
Tout acteur peut donc avoir accès aux offres de l'écosystème.
M.
Oui, tout acteur doit pouvoir entrer sur le marché LENR ;
C'est le moyen d'engager une transition massive, une
condition à l'adoption du LENR. Pensez à
Internet.
3. La technologie LENR
A.
Pour développer une industrie, le développement du
LENR doit aboutir. Considérez-vous cela comme certain ?
M.
La réalité du LENR est inscrite dans les études
publiées depuis 25 ans. Des évidences montrent qu'il
existe une voie entre la chimie et le nucléaire pour
transformer la Matière. Pour nous, la maîtrise du LENR
et le développement de son marché sont juste une
question de temps. Nous structurons un futur marché pour
lever des obstacles présents et accélérer le
processus. Notez que cette même approche peut s'appliquer
à toute innovation à caractère disruptif.
A.
Quand voyez-vous apparaître les premières
applications ?
M.
Avec des conditions favorables pour réaliser les efforts de
recherche requis afin de franchir la dernière étape,
dans les 2-3 années à venir pour les premiers
résultats exploitables.
A.
Vous avez utilisé la formule « transformer la
Matière ». Intentionnellement ?
M. Oui,
comme je
vous l'ai dit en introduction.
4. Le besoin du marché
A. Pourquoi
vous vous êtes dès le départ engagés sur
le développement d'un écosystème ?
M.
Quand nous avons commencé à travailler sur LENR, nous
avons reconnu le profil d'une innovation à caractère
disruptif. Nous savons d'expérience que montrer ne
suffit pas à démontrer, ni à favoriser
l'adoption. Si effectivement LENR offre une énergie à
faible coût à la production comme à l'usage,
abondante et propre, ce caractère disruptif est un frein à
son acceptation par les acteurs du marché, et donc à
son développement par anticipation de son impact.
A. Autrement
dit, l'obstacle provient des acteurs du marché
eux-mêmes. Lever cet obstacle est le besoin auquel vous voulez
répondre.
M.
Oui, les questions relatives au développement du LENR et à
son impact futur sur le marché ne peuvent être
dissociées. Il faut faire émerger un marché où
cet impact serait minimisé et trouver sur ce marché
les moyens de favoriser son développement.
A.
J'avoue que je ne vois absolument pas comment vous pouvez
vous y prendre ! Mais le besoin est clair et universel.
M.
Oui et LENR est un cas parfait. Nous pourrons aussi l'appliquer
à d'autres innovations à caractère
disruptif et en particulier pour développer demain les
applications des LENR.
A.
Développer un nouveau modèle de financement de
l'innovation est l'un des besoins ?
M.
Hier, vous investissiez pour prendre des marchés. Demain,
vous investirez pour créer des marchés, les vôtres
disparaîtront. La disruption devient la norme et les marchés
existants trop étroits dans un monde fini et compétitif.
C'est la source de croissance unique.
M.
J'ai trouvé intéressant le blog dont vous
m'avez parlé pendant nos discussions.
A.
Philippe Silberzahn sur l'innovation de rupture. Son blog ;
et son article « Entrepreneuriat, le patchwork fou ».
Je mets les liens dans les notes.
5. Votre approche.
A.
Vous considérez que l'introduction des LENR poserait un
challenge majeur aux acteurs qu'ils soient industriels ou
investisseurs en fragilisant leurs offres et leurs investissements.
C'est pourquoi ils en retardent le développement.
Il est
certain que si vous savez intéresser les industriels et les
investisseurs au futur marché LENR, les choses vont
accélérer.
M.
Oui, pour les scientifiques d'abord et leurs entreprises
technologiques et scientifiques.
A.
Comment comptez-vous alors convaincre ceux qui n'y n'auraient
pas intérêt ?
M.
Nous ne cherchons pas à les convaincre. Aujourd'hui les
entreprises n'investissent pas assez dans leurs activités
présentes car elles savent que le flot continue d'innovations
réduit continuellement leur durée de vie. Elles
doivent avant tout renouveler leurs marchés et prendre des
positions sur des marchés nouveaux. Nous proposons un modèle
de business à cette fin. Nous considérons la
réalisation du LENR comme un évènement certain,
comme nous le savons pour d'autres innovations disruptives.
A. S'il
est certain, ce n'est plus un risque ?
M.
Tout à fait, il faut comprendre que la nature fondamentale du
risque change. Que faut-il faire avant et après un évènement
que l'on sait certain et qui par sa nature peut détruire
votre marché. L'incertitude, donc le risque, porte sur
la date de l'évènement.
A. Où
en sont les entreprises technologiques déjà dans la
course ?
M.
Ces entreprises scientifiques et technologiques imaginent développer
des produits LENR en oubliant ou sans comprendre qu'aucun
modèle de business propre classique ne tiendra après
que le premier prototype pré-industrialisable soit
disponible. C'est bien pour cela qu'elles ont autant de
mal à trouver les moyens dont elles ont besoin. Un
investisseur a besoin de savoir comment son investissement pourra
être valorisé.
A.
Mais ces entreprises technologiques ont d'autres alliés ?
M.
Ces entreprises sont courtisées par de nombreux acteurs avec
des intentions diverses dont certaines pour créer ce marché.
Mais ces acteurs ont le même problème. Ce n'est
pas un problème d'entreprise mais un problème de
marché. Aucun acteur isolé ne peut y réussir à
notre avis, la demande étant supérieure à
l'offre de plusieurs ordres de grandeur quand le marché
va s'ouvrir. Notre objectif est ici de pouvoir faire croître
l'offre au niveau d'un marché.
A. Vous
voulez dire que l'on ne peut innover sans la ‘complicité'
du marché ?
M.
Le processus d'innovation peut être analysé sous
l'angle de la capacité d'une entreprise ou d'un
individu à convaincre un marché. On peut l'examiner
d'un point de vue plus global. Nous pouvons considérer
que le marché innove quand ceux qui font ce marché ont
un intérêt convergent à l'adopter. Cette
lecture donne une place importante à l'innovation
organisationnelle, et en premier lieu à la façon de
réaliser cette convergence.
A.
Le marché aujourd'hui tendrait à supprimer le
facteur de risque en ralentissant le développement, et vous
avez opté pour réduire le risque
M.
Exactement. Nous répondons en organisant un marché
tout au long de la chaîne de valeur que nous restructurons.
Nos propositions de valeur sont spécifiques à chaque
groupe d'acteurs, scientifiques, industriels et investisseurs,
et notre proposition globale les inscrit dans un système qui
donne sens et crédibilité à chacune d'elles
avec pour effet de réduire les risques de chacun, à
la fois dans son activité et sur le marché.
A. Dans
le domaine scientifique, les deux causes les plus fréquemment
citées pour expliquer la lenteur du développement sont
le manque de collaboration entre chercheurs et l'absence de
financement sérieux. Qu'en pensez-vous?
M.
Le manque de financement est une conséquence des
anticipations des acteurs. Améliorer la collaboration entre
chercheurs est déterminant car la multiplicité des
études et des analyses montrent que par nature le domaine est
interdisciplinaire. Je rajouterai à cette liste, le mode de
reconnaissance du travail scientifique pour lequel nous avons aussi
une proposition innovante.
A. Comment
comptez-vous favoriser cette interdisciplinarité entre
chercheurs ?
M.
L'interdisciplinarité signifie que divers champs de
recherche s'intègrent dans un domaine plus large et
c'est ce domaine que nous allons valoriser et sur lequel
porteront nos capacités d'industrialisation.
A.
Que pensent les scientifiques de votre projet ?
M.
Ceux à qui nous l'avons présenté sont
intéressés. Nous avons l'ambition de le
présenter à la communauté mondiale engagée
dans le domaine.
A.
Que leur proposez-vous ?
M.
De faciliter l'investissement dans leurs recherches, en
minimisant leurs risques propres, sans plus d'obligation que
de participer à l'écosystème. Nous
offrons plusieurs modalités de participation. Une entreprise
peut contracter avec l'écosystème dans des
modalités habituelles (contrat, licence) ou sur un modèle
innovant qui l'associe à la phase d'industrialisation
et à ses bénéfices.
A.
De financer leurs recherches : Pouvez-vous préciser ?
M. Nous
ne finançons pas les activités de recherches
directement à l'exception des activités
interdisciplinaires. Nous offrons de gérer le risque pour
l'ensemble des acteurs. Nous mutualisons la réduction
du risque et améliorons la valeur de leur activité par
leur participation à l'écosystème. Nous
avons des propositions de valeur propres à chaque activité,
et pour prendre une part des bénéfices attendus,
investisseurs et industriels investissent dans l'écosystème.
Bien évidemment initialement, ces investissements vont
majoritairement dans le financement des activités de
recherche.
A.
L'écosystème est une entreprise ?
M. Non,
il est uniquement matérialisé par un contrat ouvert,
en cours d'élaboration par LENR-Cities
A.
LENR-Cities est l'écosystème ?
M.
Non, LENR-Cities est une entreprise de l'écosystème,
et sa position est également définie à travers
ce contrat.
A.
Quel est le nom de cet écosystème ?
M.
La marque de l'énergie d'entreprendre.
Disons l'écosystème pour l'instant.
6. La marque.
A. Vous
voulez développer une marque ?
M.
L'énergie est partout. Il faudra créer un lien
entre de multiples initiatives
7. Votre réponse.
A. Changer
les anticipations des acteurs dont les produits, les
investissements, la stratégie ou le pouvoir seraient remis en
cause par les LENR, cela fait du monde
Il me paraît
impossible de changer cela.
M. Nous
ne pouvons pas changer ces anticipations, surtout à brève
échéance. Il n'est pas question de transformer
le jeu existant mais d'en surimposer un autre qui permette de
neutraliser dans un périmètre maîtrisé
les effets de ce jeu en travaillant avec les innovateurs intéressés.
A.
Vous parlez de changer un jeu au niveau du marché lui-même
mais personne ne le représente.
M.
C'est le rôle de LENR-Cities. Nous sommes un acteur de
l'écosystème et nous portons ses intérêts,
son plan de bataille en développant un « open
business plan » pour le financer.
A.
Je résume : Créer et opérer un écosystème
intégrant les activités d'un ensemble d'acteurs,
scientifiques, industriels et investisseurs, intéressés
aux LENR, en leur proposant de satisfaire à leur objectif
propre, ceci en créant une offre globale donnant une valeur à
la leur. Votre métier est de développer des outils et
des méthodes pour développer cet écosystème
et son offre globale.
M.
Très bon résumé
8. Comment ça
marche.
A. Quel
est votre cadre d'analyse ?
M. Nous
connaissons bien les modèles de type ‘social business'
que nous transposons au contexte recherche-industrie.
Nous
travaillons sur les relations entre partage de la valeur et
compétition entre acteurs sur la chaîne de valeur.
A. Quelle
est l'idée?
M.
Réduire les risques pour chaque acteur sur son activité
propre en reconstruisant autrement le jeu de partage de la valeur,
tout en augmentant la valeur globale. Au final, nous avons conçu
trois innovations organisationnelles dont seul l'effet combiné
rend possible cette transformation du partage de la valeur.
A.
Et le bénéfice ?
M.
Bâtir des offres gagnant-gagnant uniques entre acteurs de
l'écosystème. L'écosystème
est une sorte de marché ouvert, nous parlons de « Market
sandbox » un environnement où l'organisation
aligne les intérêts des acteurs autour du LENR. Chaque
acteur de l'écosystème trouve à la fois
un marché et des capacités pour développer son
offre propre.
A.
Votre « Market sandbox » est un
environnement de prototypage de marché ?
M.
Plutôt un environnement pour créer de nouveaux
marchés.
A.
Vous parlez de partenaires de l'écosystème, peu
de ses clients ?
M. Pour
cela, il faut d'abord expliciter le périmètre de
l'écosystème, en gardant à l'esprit
que l'objectif de l'écosystème ne doit pas
être confondu avec ceux de ses participants. Par exemple,
l'écosystème développe la technologie
mais n'a pas pour objectif de développer une pile ou un
réacteur LENR, mais certains des participants l'ont.
A. Je
comprends que LENR-Cities a un objectif, l'écosystème
en a un autre, ainsi que chacun des participants à
l'écosystème et que l'écosystème
comme ses participants vont répondre aux objectifs de leurs
clients.
M. Exactement,
et pour revenir à votre question initiale, je la reformulerai
ainsi : Comment différenciez-vous partenaire et client ?
Un partenaire peut proposer les offres de l'écosystème,
un client n'a accès qu'aux offres des partenaires
de l'écosystème. L'écosystème
porte des offres propres et un partenaire ne peut en tirer parti
qu'à la condition préalable puis opérationnelle
de participer à l'écosystème.
A.
A la fois complexe et simple.
M.
La mécanique interne est complexe mais l'usage en sera
simple.
A.
Vos partenaires ont-il besoin de comprendre cette mécanique ?
M.
Il est important que nos partenaires scientifiques retiennent que
nous adaptons leurs offres aux besoins des industriels et des
investisseurs et que pour aller sur le marché, s'ils
ont constitué des entreprises, ils ont besoin de travailler
avec des industriels et des investisseurs. Le même
raisonnement s'applique aux industriels comme aux
investisseurs.
A.
Qu'offrez-vous à vos partenaires?
M.
Je vous répondrai indirectement. Nous utilisons un modèle
découplant les investissements dans les activités de
recherche et les activités industrielles de manière à
assurer aux entreprises scientifiques et technologiques
l'indépendance nécessaire et rester ouvert à
un large spectre d'applications. Nous développons un
modèle de propriété (Open IP) favorisant le
partage d'informations et les activités
interdisciplinaires entre scientifiques en préservant leurs
droits propres. Dans une seconde étape, nous pourrions
développer un produit assurantiel favorisant la
transformation vers l'industrie LENR en offrant d'investir
sur des marchés et non sur des entreprises.
A.
Implémenter cette offre va prendre du temps
M.
Bien sur, et l'écosystème globalement a pour
objet de la développer.
A.
Le métier de LENR-Cities va évoluer avec le
développement de l'écosystème ?
M.
Evidemment, pour se fixer à terme sur le développement
d'un pôle à Neuchâtel en Suisse, destiné
à créer de nouvelles activités et à
fournir des outils de production pour l'industrie LENR.
A.
Cela pourrait être le projet d'une grande entreprise.
M.
Non, un projet auquel doivent s'associer de grandes
entreprises. Parce que la gouvernance doit être adaptable et
malléable dans chaque compartiment de la chaîne de
valeur en évolution, seule une startup, enfin un réseau
de startups, peut concevoir et implémenter le noyau d'un
tel projet.
A.
Quelle est votre proposition à ces grandes entreprises ?
M.
Nous leur proposons de codévelopper un écosystème
d'affaires LENR pour leur secteur d'activités.
A.
Vous m'avez parlé de 650Labs dans la Silicon Valley
quand nous parlions de transition sur les marchés pour
illustrer cette évolution.
M. 650Labs
est un bon exemple. Cette entreprise est en amont sur la chaîne
de valeur où s'inscrit LENR-Cities. Les grandes
entreprises ont compris que la transition digitale et la rapidité
de cette transition ne leur laissent pas d'autre option que de
réinventer en permanence leurs activités, concrètement
de permettre au marché d'intégrer leurs
capacités en fonction de la création de valeur
additionnelle qu'elles apportent et ceci dans des cycles très
courts. Dans ce contexte, le cadre de valorisation de la science
n'est plus adapté. La science doit devenir un acteur de
marché à part entière et cette évolution
doit permettre de financer la recherche autrement.
9. Votre équipe
et vos partenaires
A. Quel
est le profil idéal de vos partenaires ?
M. Notre
projet s'adresse à des caractères entrepreneurs,
ouverts à explorer le champ des possibles en partant de ce
qu'ils ont, sachant raisonner en termes de risques et non de
certitudes, sachant qu'un projet écrit le plan, et
capables de tirer partie de terrain et des incertitudes, et ne
sachant pas que c'est impossible
Nous
sommes en relation avec d'autres équipes travaillant à
des projets innovants dans les domaines scientifique, financier et
juridique.
A.
Quels sont vos partenaires ?
M.
Nous savons où nous voulons aller et prenons le chemin tel
qu'il se construit, quitte à faire quelques détours.
Les règles de développement de l'écosystème
sont connues. Par contre, ce que fait l'écosystème
dépend de ceux qui y participent effectivement. Toutes
les activités s'inscrivent dans un réseau de
projets portées par plusieurs équipes. Nous appliquons
toujours le modèle.
A.
Commençons donc par votre équipe, Les fondateurs de
LENR-Cities ?
M.
Didier Pelluet et Georges de M.. Nous avons chacun plus de 50 ans et
cela a son importance dans nos motivations. Didier est un innovateur
industriel et a la responsabilité de la composante
industrielle du projet. Georges est notre directeur financier. Il a
la responsabilité du développement des partenariats en
Suisse.
A.
La société Kresenn a été le premier
partenaire de route de LENR-Cities, avec un partenariat annoncé
début 2013.
M.
Oui, une startup dirigée par Angelo Ovidi. Angelo Ovidi n'est
pas un physicien mais il a une capacité unique à
rapprocher les choses dans le domaine. Il a un rôle clé
dans l'écosystème et le développement de
la structure en charge de la composante interdisciplinaire des
activités scientifiques. De plus, nous supportons son projet
propre de développer un laboratoire européen comme
nous supportons tous les projets des scientifiques partenaires.
A.
Votre projet s'inscrit dans un contexte européen. Quels
sont vos ancrages à l'international ?
M.
En Italie, dans les pays scandinaves, en Suisse, en Angleterre en
priorité. Nous aimerions également travailler avec nos
amis japonais. Nous avons déjà des points de contact
dans plusieurs de ces pays. Par ailleurs, nous avons déjà
été sollicités par exemple par des acteurs au
Brésil et en Inde.
A.
Et en France ?
M. Le
système français est particulièrement sensible
aux disruptions. Nous aimerions voir plusieurs grandes entreprises
supporter notre projet.
A.
Vous ne pourrez gérer autant de choses en parallèle
même si vous aviez demain matin accès à des
moyens financiers et humains importants.
M. Dans
un modèle traditionnel, hautement improbable. D'où
l'importance de l'écosystème et de son
modèle de développement viral en interdépendance.
Par construction, notre objectif est de minimiser le périmètre
de LENR-Cities pour nous consacrer à l'essentiel.
A.
êtes- vous
déjà en discussion avec de grandes entreprises, des
noms?
M.
Oui. Trop tôt
A. En
phase d'incubation de votre projet, vous aviez travaillé
avec LENR-Cars et LENR-Invest. Ou en êtes-vous de vos
relations ?
M. Nous
avons travaillé avec eux pour prototyper notre écosystème.
Nous avons de bonnes relations avec Nicolas Chauvin, le président
de LENR-cars, et Antoine Guillemin, le fondateur de LENR-Invest, et
nous travaillerons à nouveau ensemble dans le futur.
A.
Discutez-vous du projet avec Jean-Paul Biberian, bien connu dans le
domaine?
M.
Jean-Paul fait partie des physiciens qui s'associent à
notre projet. Nous sommes en relation ou en contact avec de nombreux
scientifiques.
A. Vous
aviez référencé LENR-Forum comme un partenaire
quand vous prototypiez votre écosystème. Il est vrai
que nous nous connaissons depuis un moment maintenant.
M.
Et vous l'êtes
Vous êtes un interlocuteur privilégié.
A.
Vous m'aviez dit avoir été sollicité,
Angelo et vous, par de jeunes physiciens.
M.
Oui et nous souhaiterions les aider à reprendre le flambeau
d'une génération de physiciens et de chimistes
qui a ouvert la voie. C'est un point du projet d'Angelo
Ovidi.
10. Vos finances
A. Avez-vous
estimé vos besoins financiers ?
M.
Pour l'amorçage oui et nous sommes financés.
Pour établir l'écosystème initial, nous
estimons avoir besoin de l'ordre de 2M€. En parallèle,
nous avons l'ambition de développer une structure
propre d'investissement pour l'écosystème
qui va rechercher ses propres financements et sommes ouvert à
des partenariats dans le domaine.
A.
Avez-vous créé LENR-Cities
M.
En cours, nous créons LENR-Cities SA en Suisse
A.
Pensez-vous ouvrir le projet à des investisseurs privés
et si oui, que leur offrez-vous ?
M.
Entre maintenant et notre premier tour, nous serons attentifs à
toute proposition sérieuse. Nous leur offrons de participer à
une véritable aventure et de gagner un peu d'argent.
Ils peuvent aussi choisir d'investir dans une structure
assurantielle innovante, un projet aligné avec l'écosystème,
conduit par Jean-Marc Boyer.
A.
Avez-vous un business plan ?
M.
Pas au sens traditionnel, pour cibler un marché d'une
valeur de 6 trillions
Notre objectif est
de réaliser un premier tour au premier semestre 2015, pour
trouver les 2M€ dont nous avons besoin. Dans ce scénario,
nous aurions un second tour pour un minimum de 20M€ car là,
il s'agira d'un projet industriel. Rappelez-vous que
notre métier est de fournir des outils à l'écosystème.
A. Je
comprends l'importance de votre modèle d'activités,
et sa logique de développement viral. Vous allez vous adapter
à l'histoire si vous réussissez. Votre projet ne
rentre pas dans le moule de la start-up standard.
M
11. Les risques
A. Quels risques devez-vous gérer en priorité ?
M. Les risques connus par tout porteur de projet de start-up.
A. Le risque d'échec du projet est grand.
M. Oui à la hauteur de sa valeur potentielle, cependant changez de perspective. Imaginez que nous ayons réussi. Quels ont été les facteurs de succès ? Le travail de quelques physiciens ayant réalisés des avancées qui ont entraînées les autres, quelques investisseurs visionnaires ayant apporté une grosse poignée d'euros, 2-3 grandes entreprises qui ont dit au marché qu'elles étaient intéressés dans ce domaine ; Juste une poignée d'innovateurs à l'endroit où il faut. Chaque évènement est improbable sauf si vous les reliez.
A. Comme tout innovateur, vous allez être exposé à la critique et pire encore.
M. Rien d'anormal, valoriser les opinions et les faits répondent à des logiques et des ambitions différentes. Le passé foisonne d'exemples. Aujourd'hui, nous avons l'Internet et la mémoire de tout cela et les réputations se font et se défont très vite. Plus fondamentalement, le problème est complexe scientifiquement. La critique se fixe souvent sur des choses simples alors que souvent par nature, les choses simples sont l'économie d'une complexité qui nous échappe.
A. Imaginer qu'une entreprise fasse une percée et propose un réacteur préindustriel embarquant une technologie unique comme n'importe quel produit sur le marché. Que devient votre projet ?
M. A supposer qu'elle puisse le faire, les marchés s'effondreraient. Si cette entreprise est gérée par un visionnaire, elle rejoint l'écosystème pour l'éviter ou alors la technologie est préemptée par l'ONU, par exemple, et diffusé à l'ensemble de ses membres ou plus concrètement répliquée par une multitude d'acteurs sans que cela ne neutralise l'impact sur les marchés.
A. Un membre de votre écosystème peut décider de faire cavalier seul quand le marché a été préparé par l'écosystème.
M. L'objectif de l'écosystème est aussi d'apporter à chacun la capacité à réussir son projet propre. Il peut effectivement être irrationnel et cela est pris en compte dans notre modèle.
A. Comment ?
M. Par une règle contractuelle triviale précisant qu'aucun acteur ne peut commercialiser les offres de l'écosystème et que LENR-Cities ne peut commercialiser aucune des offres propres des participants à l'écosystème Notez cependant que d'autres entreprises peuvent obtenir le droit de commercialiser les offres de l'écosystème avec la même contrainte.
A. Vous êtes tenu de donner beaucoup d'informations à vos partenaires, n'est ce pas un risque ?
M. C'est le projet d'une équipe, chacun prend ses responsabilités.
A. Comme toute technologie, des applications à caractère militaire doivent être sous contrôle.
M. C'est une nécessité.
12. Avantages compétitifs
A. Si j'étais un investisseur, je vous demanderais quels sont vos avantages compétitifs ?
M. Et je vous répondrais que nous ne sommes en compétition avec personne par la nature même de notre projet sauf avec d'autres acteurs voulant développer des écosystèmes sur un modèle proche. Il y aurait compétition pour être préféré par les acteurs du marché. C'est une compétition saine, car elle tire le marché vers le haut.
A. Vous changez les règles en faisant de l'appartenance à l'écosystème un avantage compétitif et partagez avec les partenaires de nouvelles règles.
M. C'est le modèle.
A. Et si d'autres développaient un écosystème concurrent ?
M. Vous voulez dire : Pourquoi réussiriez-vous mieux que d'autres à réaliser un tel projet ? Je ne sais pas répondre. La demande en cas de succès va croître exponentiellement. Il est évident qu'il y aura plusieurs écosystèmes plus ou moins structurés par des enjeux stratégiques. Je sais que cela demande un câblage mental particulier et pour ceux qui le possèdent, le rationnel est de coopérer.
13. Votre modèle de business
A. Comment gagnez-vous de l'argent ?
M. Uniquement sur la valeur ajoutée supplémentaire créée par l'écosystème, nous ne sommes pas un intermédiaire. Nous appliquons à la recherche et l'industrie un modèle ‘social business' et multi-faces, bien connu dans le monde Internet. Nos revenus proviennent d'une fraction des investissements réalisés par les industriels (pour couvrir nos coûts, l'essentiel va au financement des activités de recherche), puis de notre participation à l'industrialisation de l'offre technologique (développement d'applications LENR). Dans une seconde étape de l'activité assurantielle dont la finalité est d'apporter des ressources financières pour développer de nouvelles activités en application du LENR (Au lieu de financer des entreprises à haut potentiel vous financez des marchés à haut potentiel). Enfin et à terme, de notre activité industrielle propre visant à développer des outils de production pour l'industrie LENR. Le modèle évolue avec le projet.
14. Le futur
A. Vous ne nous avez pas parlé des états-Unis, du SRI, d'Industrial Heat et du fond d'investissements Cherokee, de leur possible accord avec la Chine, de la Nasa et de Boeing, et des quelques entreprises travaillant sur LENR comme Brillouin Energy Corporationpar exemple.
M. N'est-il pas temps de développer un pôle européen ?
A. Des messages ?
M. Nous sommes en relation avec d'autres équipes d'innovateurs dans les domaines du droit, de l'économie et de la finance, en particulier. Nous comptons aussi sur eux et sur le soutien de la communauté scientifique pour nous aider à mettre en œuvre ce nouveau modèle de financement de l'innovation et de la recherche. Nous aimerions travailler en partenariats avec des universités.
A. Votre coup de gueule ?
M. Les énergéticiens devraient totalement supporter le projet LENR. La transition énergétique se traduira par un changement de modèle d'activités avec plus d'énergie à produire et à consommer, des milliers de micro-grids et des millions d'unités de production à gérer. Le développement territorial sera bouleversé, avec une généralisation des coopératives énergétiques, une voie royale pour le développement d'une énergie décentralisée. Avec de petites unités de production, le développement du parc s'autofinancera rapidement.
A. Votre vision de l'évolution des marchés ?
M. Un nouveau compromis entre entreprises et innovateurs est une évolution inévitable.
A. Votre vision à long terme ?
M. Il faut garder à l'esprit qu'abondance d'énergie veut aussi dire abondance de ressources, à commencer par l'eau.
A. Et si LENR n'était pas le Graal ?
M. Nous ne trouvons pas toujours ce que nous cherchons mais aujourd'hui on ne peut faire l'économie de trouver.
A. Votre mot de la fin ?
M. Quand ma fille me demande quel est mon projet, je lui réponds : Je travaille à sauver le monde et j'ajoute mais avec d'autres pour la rassurer Cela la fait rire mais en même temps, elle sait que c'est une vraie question.
A. Nous en savons beaucoup plus sur la nature de votre projet. Je suppose que nous en aurons une vision plus opérationnelle prochainement.
M. Quand nous aurons satisfait aux conditions initiales de succès que nous nous sommes fixées.
A. Qui sont?
M. Un soutien d'une ou deux grandes entreprises, une coopération avec au moins un acteur académique, un financement initial, finaliser nos accords avec des scientifiques clés, avoir un ou plusieurs partenaires pour conduire le développement de nos activités avec les industriels.
A. Votre calendrier pour y satisfaire ?
M. Au quatrième trimestre 2014 pour pouvoir présenter notre projet pour notre premier tour avec des investisseurs au premier semestre 2015.
A. Merci
M. Merci du temps que vous avez consacré à nos discussions et à finaliser ensemble cette synthèse.
Pour explorer certaines questions clés.
Philippe Silberzahn : « La démarche entrepreneuriale consiste non pas à résoudre un puzzle conçu par d'autres, mais à assembler un patchwork avec des parties prenantes qui se sélectionnent elles-mêmes ». http://philippesilberzahn.com/…neuriale-3-patchwork-fou/
La compétition est parfois de promouvoir et développer la coopération, qui sinon détruit plutôt de la valeur. http://angrybearblog.com/2014/…tion-and-cooperation.html
Un investissement borné, des pertes acceptables, et des gains imprévisibles et non bornés.Nature Scientific Report: Evolution of "Networked Minds" - Scientists show that a Fundamentally New Kind of Economics is Needed.
http://www.contrepoints.org/20…ement-en-perte-acceptable
http://www.futurict.eu/news/na…ow-fundamentally-new-kind
Institute of Venture Science is designed to invest in the high risk, high reward approaches that are likely to yield important scientific breakthroughs http://faculty.washington.edu/…ituteofventurescience.pdf
Disruptor proof point par “650 labs” http://www.650labs.com/disruptor-proof-points/
On retrouve des concepts clés dans les œuvres de Norbert Alter sur « l'innovation Ordinaire » ou ceux de Nassim Nicholas taleb sur « Les Cygnes Noirs »
Les livres et articles d'Edmund Storms, un des scientifiques avec M McKubre et JP Biberian, ayant une vision large du domaine. Les incontournables :
Son livre « The Science of Low Energy Nuclear Reactions »:
http://www.amazon.com/Science-…mprehensive/dp/9812706208
Son article de revue du domaine « Status of Cold Fusion (2010) »
http://lenr-canr.org/acrobat/StormsEstatusofcoa.pdf
Pour une compréhension historique, on peut lire :
Le livre très documenté de Charles Beaudette, « Excess Heat » :
http://iccf9.global.tsinghua.edu.cn/lenr home page/acrobat/BeaudetteCexcessheat.pdf
Divers articles de Jed Rothwell qui en tant que « gardien de la bibliothèque » http://LENR-CANR.org une vaste vision historique.
L'épistémologie apporte des clés et en particulier Thomas Kuhn avec « Structure des révolutions scientifiques », bien résumé ici :
http://mip-ms.cnam.fr/servlet/…?ID_FICHIER=1295877018064
http://www.uky.edu/~eushe2/Pajares/Kuhn.html
Les travaux de Roland Benabou sur la « pensée de groupe « Groupthink : Collective Delusions in Organizations and Markets » http://www.princeton.edu/~rbenabou/papers/Groupthink IOM 2012_07_02 BW.pdf
License Creative Common LENR-Forum & LENR-Cities http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/ch/deed.fr